En conversation avec Béatrice Delvaux
Grand reporter, Colette Braeckman se concentre dès les années 80 sur le Congo devenu Zaïre, l’ancienne colonie belge. Elle y couvre les dernières années du régime Mobutu, l’arrivée au pouvoir des Kabila père puis fils, les guerres successives et les drames humanitaires.
Au Rwanda, elle suit toutes les étapes du génocide, depuis les signes avant-coureurs de la tragédie jusqu’à son accomplissement.
Auteure d’une quinzaine de livres sur l’Afrique centrale, elle publie en 2023 Mes carnets noirs. Dans cet ouvrage passionnant, Colette Braeckman raconte ses années au galop, assemble le grand puzzle de sa vie d’aventurière et de femme, raconte les coulisses de ses enquêtes et ses tête-à-tête avec les chefs d’État africains et leurs modestes sujets. Avec elle, on bondit dans l’avion, on mange la poussière sur les pistes congolaises, on risque sa vie pour un bon papier.
Colette Braeckman, après avoir entamé des études d’interprète, apprend ‘sur le tas’ le métier de journaliste. En 1971, engagée au quotidien Le Soir, elle intègre le service international. Les reportages se succèdent, les guerres et les drames de l’Afrique lui vaudront d’être nommée Docteur honoris causa à l’Université de Liège et à l’Université catholique de Bukavu. La publication du livre L’homme qui répare les femmes (2012, éditions GRIP) consacré au Docteur Denis Mukwege et la collaboration au film éponyme réalisé aux côtés de Thierry Michel contribueront à la notoriété du médecin-chef de Panzi qui recevra le Prix Nobel de la paix en 2018.