Cultiver le sol, élever les blés, faire le pain, c’est là un seul métier, un seul geste lent qui se prolonge : veiller sur les germinations et nourrir, ajuster le lien fragile entre des exigences vitales.
Se tenir dans le paysage, au point de rencontre du ciel et de la terre, entrer dans la danse des vivants et tenter la voie de l’équilibre dans le chaos, c’est habiter poétiquement le monde. Sourdement, un lien se tisse entre la veille nécessaire et la beauté, l’attente de ses apparitions, les floraisons de l’Autre. Et c’est là, dans ce bruissement, que naît et renaît sans cesse la fraîcheur de l’amour. — Henri de Pazzis
Henri de Pazzis est paysan, meunier, boulanger. Il a développé pendant trente ans des projets d’agriculture biologique et de commercialisation autour de la Méditerranée, en Afrique de l’Ouest et en Amérique du Sud. Aujourd’hui, il se voue à sa passion pour le sol, cette société complexe d’êtres vivants, et cultive d’anciennes variétés de blé au pied des Alpilles. Ses farines et les pains qui en sont issus témoignent des qualités du terroir et de la sensibilité des humains qui y travaillent. Croyant en l’alliance du geste et de la parole, il écrit régulièrement des articles, et deux livres : La Part de la Terre, avec Louise Browaeys (2014, Éd. Delachaux et Niestlé) et Murmure du Monde, avec une préface de Sylvain Tesson (2020, Éd. Hozhoni).