Comment penser le monde russe actuel sans son héritage musical et littéraire, si précieux à nos yeux, quand Russie et Europe semblent s’opposer chaque jour davantage. L'immense traducteur d'origine russe de Dostoïevski, Pouchkine, Gogol, Tchekhov, Shakespeare... André Markowicz et le grand auteur ukrainien Andreï Kourkov (Les abeilles grises, 2022) proposent de réfléchir autour de la question - La Russie, la guerre, la paix.
André Markowicz a traduit pour la collection Babel (Actes Sud) l’intégralité de l’œuvre romanesque de Dostoïevski après en avoir fait de même pour le théâtre complet de Gogol et de Tchekov. Il est aussi l’auteur de Le Soleil d’Alexandre, recueil de traductions des poètes romantiques du cercle d’Alexandre Pouchkine.
Fils d’une mère russe, dont la mère fut exilée en Sibérie par Staline avant de pouvoir s’installer à Leningrad. Il y grandit un temps puis rejoint la France avec ses parents. Nul, mieux qu’André Markowicz nous transmettra ce que Dostoïevski aurait à dire de la guerre lancée par Vladimir Poutine et sur l’Ukraine, ce pays frère.
Né en 1961 en Russie, Andreï Kourkov vit à Kiev depuis de très nombreuses années. Avant de se consacrer à l'écriture, il a exercé différents métiers comme rédacteur, gardien de prison, ou encore cameraman. Dans les années 1980, il écrit plusieurs scénarios de films. Très doué pour les langues (il en parle couramment six), il débute sa carrière littéraire pendant son service militaire alors qu’il est gardien de prison à Odessa. Son premier roman, Le Pingouin, remporte un succès international. Son œuvre est aujourd’hui traduite en 36 langues. « Les Abeilles grises » (Liana Lévi, 2022) est son dixième roman publié en France.